Mon Compagnon de la Seconde Chance

   Juin 2018    ​“Natalie, ne penses-tu pas qu'il est temps de rentrer à la maison et de prendre un repas léger ?” La voix de mon père dans ma tête m'a fait sursauter.    ​“Non, je ne pense pas”, ai-je répondu d'un ton sec. Avant qu'il ne puisse me répondre. J'ai dressé un blocage mental, puis j'ai attendu un moment. En tant qu'Alpha de notre meute, il pouvait facilement briser mon blocage s'il le voulait.    ​Il ne l'a pas fait.    J'ai soupiré et déplacé mon poids sur le grand rocher sur lequel j'étais perchée, et j'ai recentré mon attention sur le ruisseau. J'ai regardé l'eau qui coulait rapidement, babillant, bouillonnant et éclaboussant sur des rochers en calcaire, tandis que des cailloux tourbillonnaient dans le courant comme des paillettes. La lumière du soleil filtrait à travers les arbres au-dessus, tandis que leurs feuilles se balançaient et bruissaient dans la brise, et des ombres tachetées étaient projetées tout autour de moi. J'ai respiré profondément et fermé les yeux, me penchant en arrière sur mes mains. L'air sentait la terre humide et le cèdre, et cela me calmait.    Ma meilleure amie Kate et moi avions découvert ce ruisseau quand nous étions juste des enfants, à l'école primaire, et nous venions souvent ici. Nous venions presque tous les jours après l'école, avec nos sacs à dos pleins de collations et de choses pour faire des bracelets d'amitié. Nous choisissions un endroit sur les berges rocheuses, nous nous installions confortablement, et fabriquions d'innombrables bracelets tout en bavardant et en grignotant nos Cheetos. Nous restions jusqu'à ce que nos parents nous contactent par le lien mental pour rentrer à la maison.    Nous passions nos étés à éclabousser dans l'eau et à faire ricocher des pierres dans le courant. Nous passions nos hivers, quand le ruisseau gelait, à rivaliser pour trouver le plus grand glaçon à la lisière de la forêt flanquant la berge enneigée.    En grandissant et en commençant à sortir avec des garçons, nous amenions toutes les deux nos petits amis au ruisseau, en nous coordonnant pour savoir qui viendrait quel jour. Kate a perdu sa virginité sur la berge avec un garçon nommé Aaron. Quand ils se sont séparés, Kate a cessé de venir. Elle a dit que c'était “trop difficile”, et je la comprenais, mais c'était précisément pourquoi je n'avais jamais eu de relations sexuelles avec qui que ce soit ici. Finalement, cependant, j'ai cessé de venir aussi.    Je me suis retrouvée assise sur ce rocher, pleurant de manière incontrôlable avec mes genoux tirés contre ma poitrine et mon visage caché dans mes mains, la nuit de mon 19e anniversaire. C'était la première fois que je venais depuis quelques années. C'était le seul endroit auquel je pouvais penser où je savais, sans aucun doute, que je serais seule.    Il s'était écoulé quatre semaines jour pour jour depuis mon anniversaire, et je venais au ruisseau chaque matin. Je restais jusqu'à ce que j'aie l'impression que mon estomac se tordait de faim, ou jusqu'à ce que mon Loup devienne agité d'être assis au même endroit si longtemps, ou jusqu'à ce que quelqu'un en ville ait besoin de moi pour une raison que je jugeais suffisamment bonne pour y retourner. Peu importe ce qui arrivait en premier.    Mes parents commençaient à se lasser de mon comportement. J'étais distante et lunatique, et cela ne me ressemblait pas. Papa m'a dit qu'il lui manquait sa petite tornade, franche et courageuse. Il m'a demandé où elle était passée. Je lui ai dit que j'aurais aimé le savoir. Mon petit frère Graham a essayé de me parler aussi, mais je n'étais pas intéressée, et Kate a bien sûr offert son soutien. Je savais qu'ils avaient tous de bonnes intentions, mais aucun d'eux ne pouvait comprendre la douleur que je ressentais. Je faisais mon deuil. Je pleurais la perte d'une vie entière de bonheur et d'amour. Mon Compagnon m'avait rejetée. L'autre moitié de mon âme ne voulait pas de moi ; il me détestait.    J'en avais assez des regards de pitié et des murmures étouffés des membres de la meute à mon passage. J'en avais assez d'avoir trop peur de m'éloigner de la maison de la meute de peur de croiser mon cruel et amer ex-Compagnon. Je voulais faire quelque chose de fou, d'impulsif et de stupide. J'avais besoin de faire mon deuil correctement, mais je ne savais pas comment. Je ruminais. Je devenais obsédée. J'avais entendu parler de loups dans ma position abandonnant leur meute pour devenir des renégats, mais c'était une autre sorte de stupidité. J'étais vivante et en bonne santé, juste émotionnellement blessée, alors je me suis dit que la Déesse de la Lune devait encore avoir un but pour moi. La douleur physique initiale, la déchirure et la douleur brûlante de la rupture du lien de compagnon, ne m'avaient pas tuée. Je doutais que mon but soit de devenir une renégate, surtout pas en tant que fille d'un Alpha respecté.    Juste la semaine dernière, j'ai accompagné mon père à un petit événement organisé sur le territoire d'une meute voisine. Son Beta, le père de Kate, Andrew, et deux de nos guerriers se sont joints à nous. Je me débrouillais bien dans les situations sociales. Je faisais bien paraître mon père. J'aimais sortir et faire semblant, pour une nuit, que tout allait bien.    Je me tenais près du bar avec l'un de nos deux guerriers, Christopher, en train de discuter et de siroter un Bloody Mary. Sans crier gare, il est devenu silencieux, son corps s'est raidi comme une planche et ses yeux se sont mis à parcourir frénétiquement la salle. Ses excuses pour sa distraction étaient peu convaincantes, mais cela ne me dérangeait pas. Je le regardais avec un regard compréhensif ; je reconnaissais son comportement étrange.    Bien sûr, pas un moment plus tard, alors qu'il fixait quelqu'un derrière moi avec un regard suspicieux, sa bouche s'est soudainement ouverte et ses yeux ont brillé d'argent... je détestais cette brillance argentée. C'était le lien de compagnon qui était reconnu pour la première fois, et cela s'est estompé assez rapidement. Je n'oublierai jamais comment Callum a reculé de dégoût en me voyant, ses yeux de la même couleur argentée que j'avais espéré voir pendant des années.    Je me suis mise sur le côté, me retirant à une table vide, le dos tourné aux nouveaux amoureux.    Des heures plus tard, avant de me retirer dans ma chambre d'amis à la maison de la meute, j'ai aperçu Christopher blotti contre sa Compagne sur un banc. Elle riait et avait sa main sur sa poitrine pendant qu'il l'embrassait dans le cou. Cette vue me donnait la nausée.    “Nat.” La voix de Kate est passée à travers le lien mental, interrompant mes pensées. “Ton père voulait que j'essaie de te ramener à la maison de la meute, mais ne me bloque pas encore.”    Je ne lui ai pas répondu, mais je ne l'ai pas bloquée non plus. Je suis restée silencieuse, attendant.    “Il a appelé tout le monde participant à la réunion avec la meute de Black Summit dans la salle de conférence”, a-t-elle continué.    Mon front s'est plissé et j'ai froncé les sourcils avec inquiétude. “Je n'ai jamais été autorisée à assister à ces réunions.”    “Ton père dit qu'il veut que tu sois présente. Il a dit qu'il s'attend à ce que tu sois dans la salle de conférence dans une demi-heure, donc si tu es au ruisseau, tu ferais mieux de te dépêcher.”    J'ai mis fin au lien mental sans un mot de plus et me suis levée d'un coup. J'ai couru dans la forêt dense derrière moi et me suis dirigée vers l'ouest.    Papa m'avait emmenée à chacune de ses réunions depuis que j'avais commencé à m'entraîner comme guerrière à 16 ans. Notre entraîneur principal, Finnian, avait toujours été impressionné par mon endurance et mon agilité, et il s'assurait de le dire à mon père. J'étais rapidement devenue l'une des meilleures combattantes de la meute. Papa me gardait fièrement à ses côtés lors de toutes les réunions. Je me tenais toujours à sa gauche, et Andrew et Finnian se tenaient à sa droite. Il les présentait d'abord, puis il disait, avec un large sourire aux lèvres, “Et voici ma fille, Natalie. C'est l'une de nos meilleures soldats. Faites attention à ne pas l'énerver.”    La meute de Black Summit était différente, en revanche. J'avais toujours supplié mon père de me laisser venir à ces réunions. Je voulais m'immerger dans les affaires de la meute au maximum, mais Papa insistait sur le fait que Black Summit était dangereux.    L'Alpha de Black Summit avait pris le relais il y a environ trois ans, après que son père, l'Alpha Damon, ait été brutalement tué au combat. Je ne savais même pas qu'Alpha Damon avait un fils... juste deux filles... jusqu'à ce que la nouvelle soit tombée qu'il avait pris le relais.    On disait qu'Alpha Damon était sévère et cruel. Il tuait juste pour le frisson. Il n'avait pas un os aimable ou compatissant dans son corps. Il y avait eu de nombreuses fois où Alpha Damon avait tué des membres de ma propre meute sans la moindre hésitation. Son fils, Alpha Reid, avait acquis la même réputation en seulement quelques mois après sa cérémonie d'Alpha, et de nos jours, il était craint bien plus profondément qu'Alpha Damon ne l'avait jamais été. On disait qu'il était une bête au physique grotesque, ravagée par la guerre.    Ma meute, la meute White Mountain, avait de nombreuses terres, bien sûr. C'était suffisant, mais ce n'était pas autant qu'avant. Nous étions nichés dans la chaîne de montagnes Mahoosuc dans le Maine, près du sommet le plus élevé de Baldpate Mountain. La meute de Black Summit est basée dans le Vermont, cachée quelque part dans le mont Mansfield. C'était la plus grande meute de loups-garous du continent. Leur territoire incluait tout l'État du Vermont, s'étendait à travers le New Hampshire, et ils avaient également pris de force une grande partie de nos terres.    Grâce à des tactiques d'intimidation, des menaces et du harcèlement incessant, ils avaient acquis possession de presque la moitié des terres qui nous appartenaient à l'origine. Les “réunions” biannuelles avec la meute de Black Summit étaient en réalité des négociations, selon ma mère, dans lesquelles mon père essayait de les empêcher de prendre davantage de notre territoire.    Je me demandais pourquoi ils ne nous avaient pas encore attaqués. J'imaginais qu'ils pouvaient nous dominer facilement, considérant le fait qu'ils nous possédaient pratiquement déjà. Mon père disait qu'Alpha Reid savait ce qu'il faisait. Il était impitoyable, mais il était aussi férocement intelligent. Il savait que cela ne valait pas le risque de nous défier, peu importe la petitesse du risque qu'il percevait. Nous nous accrochions à ce qui nous restait comme terre et nous n'allions pas l'abandonner sans un combat acharné... mon père était fort et têtu, et il connaissait la loi des loups-garous comme sa poche.    Cela n'a pas empêché Alpha Reid d'établir sa domination. Il tenait mon père à sa merci. Il avait tué une douzaine de membres de ma meute et a invoqué "une violation de territoire". Le meilleur ami de mon père, Edward, faisait partie de cette douzaine, et mon cœur s'est serré à la pensée de lui. Edward a été retrouvé à environ un quart de mille dans le territoire de Black Summit, marchant le long d'un ruisseau qui nous appartenait auparavant, et ils ont jeté son corps sans vie de l'autre côté des limites territoriales, dans un tas sanglant et écrasé, comme des ordures.    Sans parler d'un incident totalement non lié où l'un des nôtres a fait preuve de mépris à Alpha Reid lors d'une réunion. C'était un jeune loup rebelle nommé Colin, et je ne connaissais pas tous les détails de l'affaire. Finnian m'a cependant dit qu'Alpha Reid lui avait brisé le cou comme une allumette, sachant très bien que mon père ne ferait rien pour l'arrêter.    Maintenant, alors que je poussais à travers des broussailles épaisses, que je me baissais sous de faibles branches et que je sautais par-dessus des arbres tombés se décomposant sur le sol de la forêt, je me demandais pourquoi mon père avait soudainement décidé de m'emmener avec lui.    J'espérais juste que ce n'était pas par pitié.    Je suis sortie des bois et j'ai suivi les chemins de traverse jusqu'à la maison de la meute. Quand je suis arrivée, j'ai couru dans les couloirs et à travers les espaces communs, souriant poliment aux Omégas qui traînaient là, et je suis entrée dans la salle de conférence juste à temps. Mon père était assis à la tête de la table, avec Andrew et Finnian à sa droite, et avec une chaise vide directement à sa gauche, probablement pour moi. Il y avait plus de guerriers présents que d'habitude pour ce genre de réunion. Cette fois, il y en avait sept... d'habitude, il n'y en avait que deux ou trois.    "Merci de te joindre à nous, Natalie", a dit papa quand je me suis assise à côté de lui.    Je n'ai rien dit.    "Comme vous le savez tous", a-t-il commencé, s'adressant à ses hommes, "Natalie viendra avec nous à notre réunion avec la meute de Black Summit mercredi."    "Pourquoi ?" Ai-je interrompu.    Il m'a regardée et a répondu simplement, "Tu es prête."    J'ai croisé les bras sur ma poitrine et j'ai rétorqué : "C'est tout ? Rien de plus ?"    Mon père a plissé les yeux et a demandé, "Préférerais-tu rester à la maison ?"    J'ai soutenu son regard fermement et encore une fois, je n'ai rien dit. Son expression s'est durcie et sa mâchoire s'est crispée devant mon attitude.    "Comme je l'ai dit", a-t-il continué, "Natalie viendra avec nous. Nous prévoyons de partir mercredi matin, en milieu de matinée, et nous arriverons dans la clairière le soir. Nous nous arrêterons pour chasser et nous reposer en chemin, bien sûr."    "Et le sujet de discussion est..." A demandé Finnian, laissant sa phrase en suspens.    "Le même que d'habitude", terminait mon père pour lui.    Mon intérêt était piqué. "C'est quoi, ce 'même que d'habitude' ?" Ai-je demandé.    "Alpha Reid veut plus de terre, et nous allons essayer de le convaincre de regarder ailleurs", a expliqué Andrew.    "C'est... le même que d'habitude ?"    "Oui."    Donc ma mère ne se contentait pas de raconter des potins. Ces réunions étaient vraiment des négociations.    "Y a-t-il quelque chose que je devrais savoir sur la meute Black Summit avant de les rencontrer ? Des conseils ?" Ai-je demandé prudemment, m'adressant à personne en particulier. J'ai regardé autour de la pièce, et chacun des hommes semblait réfléchir à une réponse.    “Contact visuel”, a commencé un guerrier nommé Alec. “J'ai regardé Alpha Reid dans les yeux une fois. Un est bleu et l'autre est marron. Je n'y ai vu que de la rage. Je ne l'oublierai jamais. Il a demandé ce que je foutais à le regarder, et j'ai dû rassembler tout mon courage pour ne pas faire demi-tour et courir dans l'autre sens.”    Mes sourcils se sont levés de surprise. Ce n'était pas tout à fait le conseil que j'attendais.    “Ne parle pas à moins qu'on ne te parle”, a ajouté un autre guerrier, Oliver. “Laisse ça aux Alphas. Alpha Reid n'aime pas les interruptions. Tout est perçu comme un manque de respect. Tout est un défi.”    “Tenez votre position, quand même”, est intervenu Finnian, “Ils auront probablement plus de loups présents que nous, et je crois que c'est une tactique d'intimidation. Ils savent que nous savons qu'ils pourraient nous anéantir rien qu'avec leur nombre, et ils se présentent toujours avec juste un peu plus de loups que nous, comme pour nous le faire rappeler. Ne leur montrez pas de peur.”    “Pourquoi ne pas simplement amener plus de loups ?” Ai-je demandé.    “On ne peut pas en emmener trop”, a expliqué Papa, “car ça laisserait notre meute sans protection. Avec toi, nous aurons 11, et c'est plus que suffisant.” Il a jeté un coup d'œil aux hommes assis à la table, les regardant avec solennité. “Vous devez tous rencontrer Natalie et moi ici, à la maison de la meute mercredi matin vers 10 heures. Venez nourris, reposés et prêts à courir. Nous vous attendrons dans le hall. D'autres questions ?”    Tous les yeux étaient rivés sur moi. Je n'ai rien dit du tout.    “Super. Vous êtes tous renvoyés.”    Et voilà. Tout le monde s'est levé et a commencé à sortir de la salle de conférence. Quelques guerriers sont venus serrer la main de mon père, et quelques-uns m'ont dit qu'ils étaient ravis de m'avoir avec eux. Je suis restée fidèlement aux côtés de papa jusqu'à ce que le dernier guerrier ait pris congé, tout comme Andrew et Finnian.    J'ai demandé : “Quelle est la vraie raison pour laquelle je suis autorisée à venir avec vous cette fois ?”    “Je te l'ai déjà dit”, a-t-il répondu. “Tu es prête. Je t'emmène à toutes les autres réunions auxquelles je vais. Tu es impliquée dans toutes les affaires de la meute. La seule chose dont je ne t'ai jamais protégée, c'est de la meute Black Summit, mais j'espère toujours que tu deviendras notre Alpha un jour. Peut-être bientôt. Il faut maintenant retirer ce pansement.”    J'ai grogné, et il a levé les yeux au ciel. Il s'est dirigé vers la porte, et je l'ai suivi.    “Je vais commencer ton entraînement d'Alpha”, a dit papa. “Peut-être dans les prochaines semaines.”   "Papa, je te l'ai dit tant de fois", ai-je protesté, "je ne veux pas être l'Alpha. Surtout maintenant. Je n'ai pas de compagnon. Laisse Graham s'en charger quand il sera en âge de le faire." Nous sommes sortis de la salle de conférence et j'ai continué à le suivre. Il a tourné à gauche et s'est engagé dans le couloir en direction de la cuisine. "Juste une préparation légère, rien de très intensif, pas d'engagement du tout. Considère cela comme un essai. Tu serais un Alpha fantastique, Natalie."    “Merci, papa. Je le pense vraiment. Mais je...”    “Fais-moi juste plaisir.”    Je l'ai regardé avec méfiance. “Je suppose que oui.”    "Si tu décides vraiment que tu ne veux pas du titre, je suis sûr que Graham serait ravi d'en profiter."    "Il ferait aussi un très bon Alpha."    "Évidemment."    Nous sommes entrés dans la cuisine et avons demandé aux Omegas de préparer un déjeuner tardif. En attendant, nous avons fait un peu de conversation. Plus de discussions sur la meute de Black Summit, sur mon accession à l'Alpha ou même sur mon rejet, ce qui était une agréable surprise, étant donné que c'était un sujet brûlant ces derniers temps. Rapidement, on nous a servi des pâtes Alfredo au poulet avec des brocolis. Notre conversation s'est progressivement éteinte, et dès qu'il a fini de manger, Papa m'a laissée seule.    Je mâchais pensivement ma dernière bouchée, me concentrant sur une fissure dans la table en bois devant moi. Je voulais voir Kate.