Cover-1
Romance
Editions « Arts En Mots »
Illustration graphique : © Val
CHAPITRE 1
SARAH
Lundi matin, six heures. Le réveil me sort de mon sommeil. Pourquoi je ne peux pas rester dans les bras de Morphée et continuer de rêver encore un peu ?! Malheureusement j'ai un travail qui m'attend et je dois me lever et aller gagner ma vie.
Depuis maintenant huit ans, je travaille dans un refuge pour animaux. Cette passion, je l'ai toujours eue depuis que je suis toute petite. Alors, pourquoi ne pas passer mon temps à m'occuper d'eux ? Ils en ont tellement besoin, beaucoup ont eu une vie vraiment pourrie et c'est peu de le dire. J'essaie de leur donner tout l'amour dont ils ont besoin, je les nourris et j'emmène en balade quelques-uns dont je suis en charge. Ils sont vraiment adorables, je ne comprends pas que l'on puisse abandonner un animal. Ils ont vraiment plus d'amour à donner qu'un humain, je peux vous l'assurer.
Justement, en parlant d'humain, le dernier en date que j'ai pu côtoyer, ne valait franchement pas la peine. Un abruti pas fini. Pourtant au début, tout était beau, il m'avait sorti le grand jeu et me disait toujours de belles paroles...Tout ce qu'une fille rêve d'entendre, finalement et moi, bonne cruche, j'ai gobé tout ce qu'il me disait. Mais malheureusement, ou heureusement, un jour qu'il était sous la douche, un SMS sur son portable. Curieuse comme je suis, je n’ai pas pu m’empêcher de le lire et la stupeur, une certaine Lola, écrivait que lui et sa « queue » lui manquaient !
Sur le coup, je ne savais pas trop comment prendre la chose et finalement, ni une, ni deux, j'ai déboulé dans la salle de bain avec le portable que j'ai balancé dans la douche et je lui ai dit de prendre ses affaires et de dégager, en n'oubliant pas de le traiter de tous les noms d'oiseaux qui peut exister !
Surpris il n’a pas tout compris. Mais quand je lui ai demandé de rejoindre sa Lola, il est devenu blanc comme un linge, il s'est rhabillé et je ne l'ai plus jamais revu. C'est sûr, découvrir que finalement je n'étais pas grand-chose pour lui, ça fait mal, mais c'est la vie. Tout n'est pas toujours rose.
Pendant quelque temps, le moral était plus bas que zéro, mais je m'en suis remise. Tout compte fait, bon débarras, espèce de menteur ! Après, on me demande pourquoi je préfère la compagnie des animaux, au moins eux, ils vous aiment pour ce que vous êtes et vous restent fidèles jusqu'à la fin.
Ce matin-là, comme tous les matins j'arrive au refuge et je vais directement dire « bonjour » à mes amis les chiens. Ils sont heureux lorsqu’ils me voient arriver, ils savent que je vais les chouchouter.
Je m'occupe de trois d'entre eux. Il y a un Shi Tzu, un Bouledogue français et un Husky, tous abandonnés par des maîtres sans scrupules. Je pénètre dans leur enclos pour une petite séance de caresses, puis ensuite remplissage des gamelles.
Pendant qu'ils mangent, je vais faire mon tour habituel du refuge et saluer mes collègues qui s'occupent d'autres chiens.
Pour mes petits protégés, l'heure de la promenade est enfin arrivée. Ils le savent en me voyant approcher avec leurs harnais. C'est la danse de la joie pour tout le monde, étant donné qu'il y a un parc juste à côté, j'en profite pour y passer le plus clair de mon temps et éviter de les remettre en cage trop tôt. Ça me fend le cœur de les voir enfermés.
Arrivés au parc, il n'y a pas beaucoup de monde vu qu'il est encore tôt, mis à part quelques personnes qui font leur jogging et d'autres qui promènent également leur chien. J'en profite pour les détacher pour qu'ils se défoulent un peu. En attendant, tout en les surveillant je vais m'asseoir sur un banc pour siroter le café que j'ai emporté. Les yeux clos je savoure mon breuvage bien chaud. Hum, rien de meilleur pour débuter une journée. Je redescends vite sur terre en entendant des chiens aboyer.
Je regarde autour de moi puis je vois mes trois loulous qui en ont après un bouledogue anglais qui leur a volé un jouet. Je les appelle et je les récupère pour leur remettre leur harnais. Une fois attachés, je m'approche de ce chien qui a l'air d’être seul. Je regarde s'il est tatoué ou s'il a une médaille et en effet, cette belle femelle porte le doux nom de Fiona.
—Et bien alors ma belle, tu es toute seule, où est ton maître ?
Pour toute réponse, j'ai le droit à des léchouilles et à beaucoup de bave. Vraiment adorable. Au loin, j'entends finalement une voix masculine appelée Fiona. Je me retourne et j’aperçois un homme courir vers nous en tenue de jogger. Lorsqu'il arrive près de moi, je me relève mais je me sens toute petite à côté de cet homme immense. Oh merde, il va me prendre pour une naine !
Je reste sans voix tellement je trouve qu'il ressemble à un dieu grec ! Grand donc, cheveux bruns mi longs, yeux brun foncé, une légère barbe entretenue grisonnante, qui lui donne un charme fou. Sur son avant-bras droit, je peux entrevoir le bout d'un tatouage, mais impossible de deviner ce qu'il représente, car il est caché par sa manche. Je reste bouche bée tout en le détaillant de la tête aux pieds. Il va croire que j'ai perdu ma langue...
—Hum hum.
Je sursaute et je sors enfin de ma contemplation. Oh merde, prise en flagrant délit de matage ! J'essaie tant bien que mal de reprendre mes esprits.
—Je peux récupérer ma chienne s’il vous plaît ? me demande-t-il.
—Oh ! Oui... bien sûr, lui dis je.
—Désolé si elle vous a embêtée, mais cette chipie adore me fausser compagnie pour allait jouer au lieu de courir avec moi, m’explique-t-il, tout sourire.
—Oh non pas du tout, il n'y a pas de soucis et puis j'ai l'habitude avec les chiens vous savez.
—Oui, c'est ce que je vois. Ils sont à vous ? me demande-t-il.
—Non, non du tout. Ils font partie du refuge ou je travaille.
—Oh ! C'est tout à votre honneur.
Rougissante, je le remercie. Puis il attache sa chienne, prêt à repartir.
—Et bien merci pour Fiona, Mlle… ? me demande-t-il en me tendant sa main
—Euh... Sarah je lui réponds, en serrant celle-ci.
—Alors merci Sarah.
—De rien, avec plaisir, Mr.… ? Je lui demande à mon tour.
—Appelez-moi Enzo, ça suffira, me répond-il d'une voix charmeuse.
Joli prénom, me chuchote ma conscience. Je pense qu'il va falloir que je la fasse taire celle-ci.
—Alors peut-être à bientôt Enzo. Et si un jour l'envie vous en dit, passez nous faire un petit coucou au refuge ou bien, peut-être à une prochaine fois ici même. Je serai ravie de revoir Fiona.
Et pas que Fiona, hein ?! Grrr, tais-toi saleté de conscience !
—Bien sûr, ce sera avec plaisir Sarah. Peut-être à bientôt alors me répond-il, en se mettant à courir, Fiona à la traîne derrière lui.
—Au revoir Enzo, murmuré je à voix basse. Encore chamboulée par ce truc bizarre que j'ai pu ressentir en lui serrant la main.
Malgré le fait qu'il continue de s'éloigner, mes yeux ne veulent pas se détacher de ce beau spécimen et surtout de ses fesses bien musclées ! Oups, je crois que je m'égare. On ne peut pas nier qu'il est sacrément bien foutu. Mais franchement ce genre de gars, je préfère les éviter. Beau gosse, ils ont tendance à se prendre pour le nombril du monde. Dépité, je soupire et je reprends donc le chemin du refuge, avec dans la tête le souvenir de ce Dieu grec !
Arrivée à bon port, je ramène mes loulous dans leur cage, je leur donne à boire et à manger. Après tout ça, ils ont bien mérité une bonne sieste.
La journée passe à une allure folle, entre le nettoyage des box, nourrir toutes ces bêtes et un peu de causette avec les collègues, la ballade du soir arrive très vite. Je retourne donc au parc en espérant je l'avoue y revoir mon Apollon de ce matin. Malheureusement, aucun signe de Fiona et de son maître...Dommage.
Je termine donc la balade et je retourne vite au refuge. J'ai hâte de rentrer chez moi et de retrouver mon lit désespérément vide ! Mais au moins, lui ne me trompera jamais.
Enfin arrivé dans mon cocon, je retire mes chaussures et je file directement à la douche. Hum trop bon cette eau chaude sur mon corps. Ça détend tous mes muscles, quel bonheur.
Je me décide enfin à en sortir, me sèche vite fait, me mets à l'aise et me prépare un thé. Tout en le préparant, je repense au beau gosse du parc. Je me dis que c'est étrange de ne l'avoir encore jamais vu. En huit ans que je me balade là-bas, c'est la première fois que je tombe sur lui. Je soupire en me disant que je ne le reverrai sûrement jamais. Tant pis, il était plutôt agréable à regarder.
Mon thé enfin prêt, je prends la direction de ma chambre, je me mets sous les couvertures et je le sirote tout en surfant sur les réseaux sociaux. Mais rien d’intéressant, comme d'habitude. Je m'ennuie.
Je me connecte donc sur le site de rencontre ou je me suis inscrite depuis peu. Je surfe sans réelle motivation. Je suis prête à me déconnecter, lorsque je reçois un message privé. Curieuse, je l'ouvre avec une certaine appréhension.
—Bonsoir jolie demoiselle. J'ose ce message, car je vous trouve charmante et j'aurais aimé discuter avec vous. J'espère une réponse de votre part. Amicalement.
Il me trouve charmante, tu parles ! Il doit avoir besoin de lunettes. Avant de lui répondre, je vais faire un tour sur son profil, bizarre pas de photo. Tout ce que j’apprends c’est qu’il est pédiatre et que son rêve serait de partir en Afrique en mission humanitaire. Je me dis que c'est un beau profil, dommage qu'il manque la photo. Malheureusement au bout de quelques minutes mes yeux se font lourds. Je lui répondrai sûrement demain et je décide de rejoindre Morphée pour je l'espère de jolis rêves.
CHAPITRE 2
SARAH
Finalement j’ai dormi comme un bébé, ma nuit fut réparatrice. Mais mes rêves étaient peuplés du Dieu grec du parc ou il me faisait des choses pas très catholiques avec sa langue. Oh, ce n'est pas vrai, comment un homme que j'ai vu que quelques minutes peut me faire autant d'effets ?
J'ai besoin d'une douche bien froide pour me remettre les idées en place. Il faut absolument que je le sorte de ma tête surtout que je ne suis même pas sûre de le revoir un jour. Et puis de toute façon, pourquoi un canon pareil s’intéresserait- il à moi ? Je suis beaucoup trop banale, je ne me maquille pas, je m'habille comme un mec et surtout je suis toute petite. Lui, c'est sûrement, les grandes blondes siliconées de partout qui doivent le faire b****r !
Rien à dire, une bonne douche fait vraiment du bien. Je me sèche, je m'habille puis je me prépare mon petit déjeuner. D'un coup je me souviens que je n'ai pas répondu au mec du site de rencontre. J'ouvre mon ordinateur et je me connecte. Là je m’aperçois qu'un second message m'attend.
—J'ai pu voir que vous m'aviez lu hier soir et que vous aviez fait votre curieuse sur mon profil. Pourtant aucune réponse de votre part. Dommage. Mais je n’insisterai pas, je ne veux pas que vous me preniez pour un pervers. Tant pis, bonne continuation alors.
Je fais quoi, je fais comme lui et j’abandonne ou je lui réponds ? Il n'a pas l'air méchant, mais je dois néanmoins rester vigilante tout de même. Je respire un grand coup et je me lance.
—Bonjour, en effet j'ai bien lu vos deux messages, mais j'avoue que parler à un inconnu c'est assez flippant. Malgré tout c'est avec plaisir que je discuterai avec vous si vous en avez toujours envie.
En attendant une réponse, qui ne viendra sûrement pas, je finis mon petit déjeuner et consulte mes SMS qui sont restés en suspens depuis hier soir. Un SMS de ma petite sœur qui me demande comment je vais. Étant donné qu'on ne vit pas dans le même département, on n'a pas l'occasion de se voir beaucoup. Je lui réponds vite fait que je vais bien, et que je l'appellerai bientôt. Le second est de mon meilleur ami Gabriel, Gaby pour les intimes. Un beau métis un peu superficiel, mais une crème en amitié.
—Coucou chouchou. Je n'ai pas beaucoup de news en ce moment, tu vas bien ?
Je lui réponds, autrement il risque d'ameuter le voisinage !
—Coucou doudou, ne t'en fais pas tout va bien, mais beaucoup de boulot et le soir je ne traîne pas tellement je suis fatiguée. On essaie de se voir très vite, OK ?
Sa réponse arrive aussitôt !
—OK ! On essaie de s'organiser un petit repas ou une sortie à l'occasion. Je t'embrasse fort, à bientôt chouchou.