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Le clan Meigui : Tigre Blanc (Livre 1)

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Extrait :

Le Tigre avait pris une inspiration de surprise lorsque ses yeux s’étaient posés sur elle. Il l’avait alors retournée et avait posé ses mains sur ses joues, l’embrassant avec langueur.

Ils prirent leur temps pour se découvrir l’un et l’autre. Entre chastes baisers et feu passionnel. Byakko fit un point d’honneur à prodiguer toutes les caresses possibles pour calmer sa jeune compagne. Bara, elle, laissait pour la première fois libre cours à ses pulsions.

Lorsqu’il sentit qu’elle s’était détendue sous ses baisers. Il lui prit la main et l’attira vers son lit de jeune fille. Il s’y installa en premier et la fit s’allonger directement sur lui. Il l’avait placé entre ses jambes de sorte à ce qu’elle puisse sentir l’effet qu’elle avait sur lui.

_ Amour, soleil de mon âme, rose de mon coeur… J’ai besoin de mots, avait-il dit entre plusieurs baisers chastes sur ses lèvres. Puis, il avait entrepris d’embrasser la naissance de la poitrine de Bara. Son odeur le rendait à moitié fou.

Elle se contenta de hocher la tête avec hâte.

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Chapitre 1 : l’évaluation
Mes frères et moi nous tenions, tous les cinq, debout devant notre père. Père était assis, les jambes écartées, une main posée fermement sur le genou et l’autre caressant nonchalamment sa longue et fine barbe blanche. - Mes enfants, rappelez-vous bien de garder constamment en mémoire les 5 éléments. - Oui père, avions-nous répondu tous en chœur. Il avait pour habitude d'exiger notre réveil à 5 h chaque jour. Pendant une demi-heure, il nous inculquait à mes quatre frères et moi l'art de la guerre. Nous nous retrouvions donc chaque jour, à moitié endormis, autour de sa table laquée en bois de cerisier. - Quels sont les principes de l’art de la guerre, Tao ? Père avait fait signe à l'un des serviteurs de lui servir une tasse de thé à la rose. C'était sa boisson préférée. Tao, l'aîné de mes frère sourit. Il se pencha en avant, tendant vers l’avant son poing droit dans sa paume gauche. La question que Père avait posée nous faisait toujours sourire. La réponse était simplement l’origine de nos noms respectifs. - En premier lieu, il y a le Tao qui représente la voie, la doctrine, l'idéologie pour laquelle nous servons nos maîtres. Puis viennent le Ciel (Tiān, notre 2ème frère), la Terre (Dí, le 3ème), le général (Jiàng, le 4ème) et enfin la discipline ( Kē, pour vous servir). Père acquiesça d’un léger mouvement de tête et prit une gorgée du thé à la rose. Il prit une profonde inspiration, contemplant un instant les volutes de fumée qui s’échappaient de la tasse. - Quel est l'intérêt du Ciel dans une guerre, Tiān ? Père en posant sa question admirait le nouveau service à thé, cadeau du roi de notre nation : le Shijî. Tiān s’avança à son tour et, d’un mouvement circulaire de la main, montra le ciel qui commençait à se charger des couleurs de l’aurore. - Le Ciel est censé représenter le climat Père. On ne peut partir en guerre sans connaître les conditions météorologiques du territoire. - Bien, et pour ce qui est de la Terre, Dí ? Dí se contenta d’un mouvement sec de la tête, il répondit fièrement en gonflant la poitrine : - La Terre représente la Topographie Père. On ne peut partir en guerre sans connaître le terrain. - Oui... et le Général, Jiàng ? Jiáng, calme et discret, répondit calmement, mais avec fermeté : - Le Général représente les qualités du dirigeant Père. - Exactement, qu'en est-il de la discipline Kē ? Enfin l'heure pour moi de briller. - Il s'agit... - Du travail des bonnes femmes ! » coupa mon frère Dí en prenant la voix de fausset suraiguë dont lui seul avait le secret. Mes autres frères se mirent à rire. Tao, l'aîné de mes frères, essayait tant bien que mal de garder son sérieux devant Père. Mais je vis une larme pointer au coin de son œil, sans parler de sa lèvre inférieure qui tremblait furieusement. Je sentais le rouge me monter aux joues, non pas de honte, mais de colère. Je commençais à serrer les poings. J’étais prête à en découdre avec Dí, quand notre Père frappa d’un mouvement sec sur la petite table laquée, sur laquelle, reposait son service à thé en porcelaine bleue. Le silence se fit instantanément. Père fusilla du regard Dí. Mon frère baissa la tête et n’osa plus croiser nos regards. - Kē, j'attends toujours ton explication, dit Père. Je me raclais la gorge, essayant de reprendre de la contenance. - Il s'agit de la gestion des ressources humaines et matérielles, Père. Selon moi, la discipline est bien plus importante que la Doctrine, le Ciel, la Terre ou le général. » Mon père fronça les sourcils et se passa la main dans la barbe. Il prenait toujours cette position quand un sujet le contrariait. - Explique-toi Kē. » Père prit à nouveau une gorgée de thé brûlant. Mes frères me dévisagèrent. Dí leva les bras au ciel en prenant l'air le plus exaspérant et exaspéré, encore une fois, dont lui seul avait le secret. Jiàng et Tiān eurent un sourire moqueur et Tao passa sa main sur sa barbe naissante. À vrai dire, il n'avait pas de barbe. Mais cela lui faisait plaisir quand on prétendait voir quelques poils naissants, alors que sa peau demeurait incroyablement lisse. - C'est bien simple Père. Vous aurez beau avoir : une idéologie ; connaître le climat et la topologie ; ou encore avoir un général, qui soit dit en passant peut être changé à tout moment ; vous ne pourrez jamais partir en guerre si vous n'avez ni ressources humaines ni matérielles. Et à part dans notre famille, je ne vois vraiment pas sur quel champ de bataille vous voyez les femmes s'occuper des ressources humaines et matérielles. Il n'y a que dans notre clan où l'on voit les femmes s'occuper des affaires d'hommes ! Notre Père éclata de rire, tout de suite imité par Tao. Jiáng, Tiān et Dì baissèrent la tête. Tao s'avança et me prit dans ses bras : - Notre petite sœur ne cessera jamais de nous surprendre ! C'est un corps d'homme que tu aurais dû avoir ! Ton esprit est beaucoup trop grand pour cette si petite enveloppe ! - Au lieu de la complimenter Tao, tu ferais mieux de la remettre à sa place. Ce n'est qu'une fillette ! Coupa Dí. Mes frères et moi commençâmes à nous disputer. Père eut juste à se racler la gorge pour que nous retrouvâmes quasi instantanément notre calme. Il s’adressa à nous en nous pointant chacun du doigt. - Mépriser... oublier... ou mettre un seul des cinq grands principes par fierté... ou présomption... est, ce qui fait de vous des enfants..., gronda notre Père. - Je vais avoir 18 ans la semaine prochaine ! Cela fait deux ans que je ne suis plus une enfant Père !, ne pus-je m’empêcher de contester. Il y eut un silence gêné. Je baissais la tête en comprenant le mutisme soudain. J'aurais déjà dû être mariée à 16 ans, mais aucune famille ne voulait de la fille du Général Rouge pour belle-fille. Tout le royaume connaissait la réputation de mon père et celles de mes frères. Un seul mauvais traitement de la part d’un prétendant ou d’un membre de sa famille et les têtes de leur clan auraient sauté. ... J'avais eu à 14 ans un fiancé. Mais lors de notre rencontre, sa stupidité et son physique ingrat m'avaient horrifiée. Il mangeait un gâteau de lune, à mon arrivée, dans la maison de son clan. Il n'avait même pas pris le soin de s'essuyer. Son menton et ses joues brillaient d'un mélange d'huile et de bave. Ses fesses débordaient de chaque côté de sa chaise et son ventre tombait sur la moitié de ses cuisses. On aurait dit un cochon. Attention je ne juge pas, mais moi qui avais grandi entourée de soldats - je parle d'hommes surentraînés aux corps musclés et bronzés par les champs de batailles - Je ne pouvais m'imaginer une seule seconde le contact de sa main sur ma peau. Mon dégoût s'était amplifié quand je m’étais rendue compte que ses passe-temps étaient le pari et les maisons de fleurs - comprenez ici les bordels. Je m'étais résignée quand les femmes de mon clan m'avaient rappelées le code de conduite des dames de notre royaume. Les premières règles : « ton mari est ton roi » et « l'homme est la tête de la maison ». Pas de quoi faire rêver la fille du général Rouge. En tant que femme, je ne devais jamais exprimer librement mon opinion sans avoir eu l'accord d'un homme. Alors imaginez, refuser de me marier avec l'homme que mon père aurait choisi ! Heureusement pour moi, mais déshonneur pour mon clan : mon fiancé avait rompu nos fiançailles. Lui et sa famille étaient venus pour prendre le thé et discuter des préparatifs du mariage quand il m'avait aperçue en armure... à moitié couverte de poussière et de terre... tenant Dí à la gorge de la main droite et levant le poing gauche pour le frapper. Il avait été le témoin horrifié des entraînements matinaux que Père imposait à chacun de ses enfants. Sa mère, en m'apercevant, avait poussé un cri avant de s'évanouir. À midi, Père avait reçu une lettre demandant la rupture des fiançailles. La lettre mettait en avant la honte que je représentais en tant que future belle-fille. Ils m'avaient décrite comme un homme déguisé en femme. Ils avaient insisté sur le fait que leur famille était composée de membres de la noblesse et que leur fils était bien trop délicat pour une brute épaisse comme moi. Enfin, ils avaient achevé la lettre en disant que je ne pourrais jamais être une épouse convenable puisque je semblais aller à l'encontre du code de conduite des femmes. Ma mère s'était contentée d'aller préparer le sabre de mon père. Mes frères en lisant la lettre n'avaient rien dit. Tao m'avait prise dans ses bras en me serrant plus fort qu'à son habitude. Tiān et Jiàng lançaient des regards pleins de rage à quiconque croisait leur chemin. Dí avait déchiré la lettre et ne m'avait pas adressé un regard. À 18 h, le clan entier de mon fiancé avait été massacré. Dí l'avait décapité et avait exposé sa tête pendant un mois entier à l'entrée de notre territoire. Il avait fallu un décret royal exigeant le retrait de la tête pour que mon Père accepte qu'on la retire.

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