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Séducteur devenu père

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C'est l'histoire de deux jeunes qui se retrouvent dans un pays étranger pour des raisons de travail et vivent une passion torride jusqu'à ce que le garçon déclare à la fille qu' il n'est pas prêt pour une relation suivie et se sépare d'elle avant qu'elle se rende compte 2 semaines plus tard qu'elle est enceinte et surtout qu'elle n'a aucune adresse pour contacter son ancien compagnon. le destin les met en face façon imprévisible 5 ans plus tard.

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Séducteur devenu père.
Séducteur devenu père 1. Prologue Dressé sur un coude, Alban Nasser regardait la jeune femme assoupie à son côté. L’air suffocant de la nuit baignait la pièce, que même le ventilateur ronronnant sur la commode ne parvenait pas à rafraîchir. La moustiquaire drapée autour du lit offrait une piètre protection contre les moustiques. Pour chasser un moustique Alban se tapa la cuisse. Le bruit réveilla Sandra. Encore embrumée de sommeil, elle se tourna vers lui et sourit. — ah ces moustiques, murmura-t‑il en souriant. Mais puisque nous sommes tous les deux réveillés… Il élargi encore son sourire. Ils avaient fait l’amour à peine quelques heures plutôt, mais la vue des courbes harmonieuses moulées par le drap raviva aussitôt son désir. Sandra avec un soupir de plaisir, noua les bras autour de son cou et l’attira contre ellune, ondulant sous ses baisers. C’était tellement bon de se donner à lui-même si elle était vierge lorsqu’elle l’avait rencontré, elle se sentait libérée à présent: chacune de ses caresses, lui avait fait découvrir des sensations nouvelles, délicieusement grisantes. Raoul fit glisser ses doigts sur sa peau luisante de sueur, remontant vers la poitrine haute et ferme. Elle avait les seins les plus fantastiques qu’il eût jamais vus. Avec une pointe de regret il songea que ce corps sublime allait lui manquer, Non… rectificatif elle allait lui manquer. Une situation qu’il n’avait pas été prévu, lorsqu’il avait accepté de partir pour trois mois en mission bénévole en Centrafrique. C’était pour lui un voyage bienvenu comme un intermède, après l’obtention d’un double diplôme en économie et mathématiques, et avant le début de sa nouvelle vie. Oui, il était bien décidé à conquérir le monde et exorciser ses démons. Mais avant cela, il se consacrerait corps et âme aux personnes plus démunies qu’il ne l’avait été lui-même. Se retrouver au lit avec une femme ne faisait en aucun cas partie de ses plans. Comme les autres aspects de sa vie, il avait appris à contrôler sa libido, et n’avait aucune intention de se relâcher durant ces trois mois. Toute son enfance n’ayant été qu’une succession d’imprévus malheureux, il mettait un point d’honneur à ne jamais se laisser surprendre. D’ailleurs, Sandra Fall avec ses dreed looks en bataille et ses grands yeux marron innocents, n’était pas du tout son genre. Il était attiré par des femmes plus provocantes, plus expérimentées, ouvertes comme lui à de brèves aventures charnelles. Des femmes libres, n’attendant rien de lui. Un seul coup d’œil suffisait pour deviner que Sandra n’était pas de celles-là. Pour autant, il n’avait pas renoncé, encouragé par les circonstances exceptionnelles. Deux semaines durant, il l’avait épiée du coin de l’œil, conscient de la réciprocité de cet intérêt. La troisième semaine, l’inévitable s’était produit. En cet instant même, ils faisaient l’amour, aussi silencieusement que possible : les murs de la maison, occupée par six autres personnes, étaient aussi fins que du papier. — Voyons si tu peux retenir tes cris, murmura Alban avec un sourire provocant. — Non, non tu sais que j’en suis incapable, chuchota Sandra, haletante. — Je sais. C’est ce que j’aime chez toi. Une caresse, et… tu t’enflamme Joignant le geste à la parole, il effleura du doigt les seins gorgés de désir, s’attarda sur la pointe durcie des mamelons jusqu’à sentir la jeune femme s’arquer sous lui. Alors il laissa sa langue prendre le relais, réprimant un sourire lorsqu’elle étouffa une plainte sous le bâillon de sa main. Il leur était arrivé de partir en ballade pour s’échapper hors du camp. Dans l’intimité d’une plage isolée, ils avaient fait l’amour sans retenue. Mais les longues journées de travail leur en laissaient rarement l’occasion, les obligeant à différer leurs ébats. Ouvrant les yeux, Sandra incapable de résister à la tentation de contempler Alban, sa peau bronzée contre la sienne, ses muscles tendus par l’effort. Jamais elle n’avait rencontré d’homme plus séduisant que lui. Un seul regard, trois mois plus tôt, avait suffi à l’ensorceler. Grand, élancé, il se démarquait des autres bénévoles. Mais, plus que sa haute stature, c’était sa beauté exotique qui l’avait captivée : le teint cuivré, la masse de boucles noires, la virilité brute émanant de son corps musclé. Bien qu’à peine plus âgé que les autres, il faisait figure d’homme parmi les autres adolescents. L’éclat pâle de la lune accentuait la dureté de ses traits tandis qu’il glissait la langue entre ses cuisses entrouvertes. A cet instant précis, elle s’envola vers le plus délicieux des paradis, submergée par ses sentiments pour cet homme qu’elle connaissait à peine. Au fond, peut‑être était‑il celui qu’elle avait toujours attendu, prête à lui offrir son âme et cœur. Ses pensées s’éparpillèrent aux quatre vents lorsque, d’un puissant coup de reins, il la pénétra. Il la chevauchait à présent, à un rythme de plus en plus soutenu. L’extase montait en elle, inexorable. Bientôt, leurs corps ne firent plus qu’un et, dans un dernier cri étouffé par un b****r, ils s’abandonnèrent ensemble au plaisir. Elle laissa échapper un soupir de contentement en souriant. Tout était si parfait ! Puis son regard se posa sur les valises à côté de la porte, et l’inquiétude qui l’agitait depuis quelques jours l’assaillit de plus belle. — Il faut qu’on parle, murmura-t‑elle. A peine eut‑elle prononcé ces mots qu’elle le vit se raidir. — S’il te plaît…, insista-t‑elle. Tes valises sont prêtes. Tu pars dans deux jours, Alban. Et nous deux, dans tout ça ? Avec un soupir, il se laissa retomber sur le dos et contempla le plafond en silence. — Oui, tu as raison il faut qu’on parle, admit‑il sombrement. — Je vois que la perspective t’enchante… — Cela ne nous mènera à rien, Sandra. Ces mots lui firent l’effet d’une douche glacée. Mais bravement, elle fit bonne figure. Ils avaient vécu tant de choses ensemble… Plus que certains en une vie entière ! Tout cela ne pouvait disparaître du jour au lendemain. Elle ne voulait pas le croire. — Ecoute moi attentivement je ne suis pas venu ici pour me lancer dans une quelconque relation, poursuivit Raoul, embarrassé. Il accompagna ces mots d’un soupir. De toute évidence, il n’aimait guère parler sentiments. — Moi, non plus figure-toi, répondit Sarah. Je voulais seulement vivre de nouvelles expériences en attendant de trouver un contrat avec une éventuelle ONG de la place. En aucun cas… Tomber amoureuse. Les mots avaient failli lui échapper, retenus in extremis par son sens inné de la prudence. — En aucun cas rencontrer quelqu’un, compléta-t‑elle. Mais on ne peut pas tout prévoir. Raoul fronça les sourcils. Puis il l’attira doucement contre lui. — Je n’aurais pas dû céder, Sandra…, dit‑il, comme s’il cherchait les mots justes. C’était une erreur. — S’il te plaît, ne dis pas ça, protesta-t‑elle. Nous avons passé de merveilleux moments, toi et moi. Elle ne put se retenir de sourire lorsqu’il lui embrassa un par un le bout des doigts. C’était ce qu’il y avait de plus terrible, avec lui : il lui suffisait d’un geste tendre pour la faire chavirée. — Oui, de merveilleux moments, concéda-t‑il, comme s’il s’apprêtait à lui assener un coup fatal. Mais ce n’est pas la vraie vie. La vraie vie, c’est ce qui nous attend maintenant : un contrat pour toi, et pour moi… la place que je compte me tailler dans ce monde. Je pensais que tu l’avais compris. Nous deux, ce n’était qu’une aventure de vacances. — Une aventure de vacances ? répéta faiblement Sandra. — Ne te méprends pas : c’était absolument fantastique. Ces trois derniers mois ont même été les plus fantastiques de toute ma vie. Il eut un moment d’hésitation. Puis il poursuivit, comme s’il éprouvait le besoin irrépressible de s’expliquer. — Jamais je ne m’étais senti aussi bien avec quelqu’un, avoua-t‑il. Mais tu dois le savoir. — Comment est‑ce que je le saurais, si tu ne me le dis pas ? D’ailleurs tu ne me dis jamais rien ! répliqua Sarah. A peine eut‑elle prononcé ces mots qu’elle s’aperçut, stupéfaite, qu’elle ne savait presque rien de sa vie. Alors qu’il connaissait tout de la sienne ! Il est vrai qu’elle s’était largement épanchée sur son enfance de benjamine d’une fratrie de quinze enfants qui en grandissant ne s’entendaient pas du tout. Alban, lui, avait toujours évité le sujet. Il préférait se tourner vers l’avenir et, à mesure que les semaines passaient, elle aussi. Oh ! bien sûr, il n’avait jamais été explicitement question d’un avenir commun. Mais elle aimait s’imaginer à ses côtés, le soutenant dans ses projets. — J’ai grandi sans figure paternelle, Sandra, expliqua-t-il. Je suis l’un de ces enfants dont on lit l’histoire dans les journaux. Ceux qu’on appelle vulgairement enfant sans père. Sandra, qui était loin de l’avoir deviné, en éprouva un choc. — Qu’est‑il arrivé à ton père? demanda-t‑elle timidement. — Ma mère s’est occupée de ma sœur et de moi, tout le temps. Malheureusement, l’excès de travail a fini par la tuée. Quant à mon père… je ne l’ai jamais connu il est mort quand j’avais six mois n’ai jamais su qui il était en ce qui concerne le père de ma sœur il est parti quand elle avait deux mois. — Mon Dieu, c’est terrible ! — C’est ce passé qui a fait de moi l’homme que je suis, répondit‑il avec un haussement d’épaules. Alban ne devait pas avoir pour habitude de se confier. Sandra était frappée de l’entendre parler d’un ton presque détaché, qui privait ses mots de toute charge émotionnelle. — Ce que j’essaie de te dire, c’est que… je ne veux pas m’engager dans une relation, conclut‑il après un bref silence. Ni maintenant ni jamais. Je n’avais pas l’intention de te mentir, je t’assure. Mais l’isolement, la chaleur… — Tu insinues que rien ne se serait passé entre nous si tu m’avais rencontrée ailleurs ? l’interrompit-elle. — Je n’insinue rien. C’est une question purement hypothétique. — Et quelle est ta réponse ? — Je ne sais pas… Une réponse plus qu’éloquente, pensa-t-il, conscient de l’avoir blessée. Mais cela ne valait‑il pas mieux que de fausses promesses ? Il se sentait en colère contre lui-même, tout à coup. Bon sang, il était évident que Sandra n’était pas femme à courir les aventures ! Où était passé son bon sens, lorsqu’il en avait eu le plus besoin ? Ce qui avait éclos entre eux l’avait pris totalement au dépourvu. Un seul regard, et le désir l’avait emporté sur la prudence et pour quel résultat? Le fait qu’elle soit vierge ne l’avait pas arrêté. Au contraire ! Un étrange frisson d’excitation l’avait parcouru à l’idée d’être son premier amant. Loin de prendre ses distances, il s’était précipité tête baissée dans le genre d’histoire romantique qu’il méprisait. Certes, il n’y avait eu ni fleurs ni bijoux. Mais ceux-ci avaient été remplacés par de longues séances à refaire le monde, des fous rires complices… Il lui avait même préparé un dîner, un week-end où tous leurs camarades étaient partis en excursion, les laissant seuls au camp. — Est‑ce que ça veut dire que je ne suis pas ton genre de femmes ? La voix de Sandra le tira de ses pensées. Devant son silence, elle repoussa brusquement la moustiquaire et se glissa par l’ouverture. En un tour de main, elle s’était rhabillée : un vieux T-shirt, un short en jean, une paire de sandales. — Où vas-tu comme ça? Tu as vu l’heure ? Demanda-t-il. — Je sors. J’ai besoin de prendre l’air je sens que j’étouffe. Et elle quitta précipitamment la pièce. Il eut une brève hésitation, avant de bondir hors du lit et s’élancer derrière elle, enfilant hâtivement un jean au passage. Pourquoi tenait‑il tant à la suivre ? Au fond, tout avait été dit. Prolonger la conversation revenait à lancer un débat stérile. Mais étrangement, le simple fait de la voir disparaître l’avait aussitôt incité à l’action. La maison où ils logeaient était un grand cube auquel on accédait par une volée de marches, destinées à la protéger des inondations durant la saison des pluies. Elle posait le pied par terre lorsqu’il la rattrapa. Elle fit volte-face. — Alors c’est quoi, ton genre de femmes ? lança-t‑elle, les mains sur les hanches. — Ça n’a aucune importance, répondit Raoul. — Ça en a pour moi ! Elle lui décocha un regard noir. — Après tout, reprit‑elle presque aussitôt, tu as raison : quelle importance, si tu préfères les grandes blanches piquantes ? Ça ne change rien au fait que tu me plaques, comme si je ne signifiais rien pour toi. Alors qu’il était tout pour elle ! Soudain, l’idée de se réveiller dans un lit vide sans aucun espoir de le revoir lui parut insupportable. — S’il te plaît, calme-toi, murmura-t‑il. — Mais je suis parfaitement calme ! Sa voix s’était envolée dans les aigus, contredisant ses paroles. Vivement, elle lui tourna le dos. Sous ses yeux s’étalait le camp, avec ses huttes rondes en roseau coiffées de toits pointus. L’une d’elle était l’école, où elle faisait la classe à une vingtaine d’enfants. Alban, lui, n’enseignait pas. Avec deux autres garçons, il participait aux activités nécessitant une grande force physique, comme les travaux de construction ou les récoltes. Il prodiguait de judicieux conseils, encourageant la rotation des cultures et la prise en compte des schémas météorologiques. — As-tu couché avec moi parce qu’aucune autre femme ici ne te plaisait ? Est‑ce que tu m’as utilisée ? demanda-t‑elle enfin. — Bien sûr que non ! protestât-il. Il l’attira à lui, la forçant à se retourner. La sentir tremblante entre ses bras éveilla son désir, et il dut lutter pour ne pas la bâillonner d’un b****r fougueux. — J’aurais dû trouver étrange que tu t’intéresses à moi, poursuivit‑elle, les yeux baissés. Je ne suis sans doute pas aussi sexy que les femmes avec lesquelles tu as l’habitude de sortir… Il lui releva le menton avec douceur. — Tu veux connaître mon genre de femmes ? Je vais te le dire : je ne sors qu’avec des femmes qui n’attendent rien de moi. Voilà la vérité. Et, oui, je les aime sexy. Mais toi, tu es différente… — Différente ? Qu’est‑ce que ça veut dire ? Elle eut une moue dédaigneuse. Pourtant, elle semblait prête à se raccrocher à toute miette de compliment. — Toi, tu es jeune, innocente, enjouée… J’aurais dû fuir à la seconde où je t’ai vue, mais je n’ai pas su résister, murmura Alban, comme à regret. — Pourquoi résister maintenant ? S’écria-t‑elle, au bord des larmes. Pourquoi maintenant ? Avant qu’il puisse répondre, elle se dégagea de son étreinte et s’élança vers le camp. L’émotion la faisait presque suffoquer. Elle ne releva pas la tête lorsqu’il s’assit près d’elle, sur le tronc d’arbre où elle s’était réfugiée. Un long silence s’installa, troublé seulement par le bruissement des insectes. Enfin, elle se tourna vers lui. — Je ne te demande pas de m’épouser, déclara-t‑elle avec un aplomb qui parut la surprendre elle-même. Mais nous pourrions au moins rester en contact. Par téléphone, par e-mail… Ou même via un réseau social. C’est à ça que ça sert, non ? — Tu sais ce que je pense du fait d’étaler sa vie privée aux yeux de tous, répliqua Albanl. — C’est idiot de penser comme ça au siècle ou nous vivons! Elle réprima un sourire moqueur. Ils s’étaient plusieurs fois disputés à ce sujet — de fausses disputes, entrecoupées d’éclats de rire. Quand il prenait position sur un sujet, il devenait inflexible, et elle s’était souvent amusée de ce trait de caractère. Il la dévisagea attentivement, les sourcils froncés. — Est‑ce que tu t’en contenterais ? De quelques mails ou texto de temps en temps ? demanda-t‑il froidement. Si ce genre de contact occasionnel lui suffisait, pensa-t‑il, sans doute ne seraient‑ils pas en train d’avoir cette conversation. Car alors, ne se contenterait‑elle pas d’un simple flirt de vacances, sans se soucier d’un avenir qui n’avait pas lieu d’être ? L’espace d’un instant, il se demanda à quoi ressemblerait sa vie avec elle. Mais très vite, il chassa cette idée. Son passé douloureux avait laissé ses marques, et il avait la décence de ne pas le nier. Privé de stabilité familiale, il avait résolu très jeune de ne jamais laisser quiconque décider de son sort. Il garderait le contrôle de sa vie et s’imposerait, dans ce monde, par sa volonté et son intelligence. Cette ambition farouche lui venait de ses années à tout économiser à ne faire aucun excès , qui lui avaient donné une leçon de vie fondamentale : ne compter que sur soi. Pendant que les autres enfants s’amusaient ou se morfondaient dans l’attente de parents absentéistes, lui s’était plongé dans les livres, passant maître dans l’art d’étudier en toutes circonstances. Doté d’une intelligence aiguë, il avait réussi haut la main chacun de ses examens, puis travaillé comme un forcené pour financer ses études supérieures. Cependant, l’intelligence seule ne suffisait pas lorsqu’on partait de rien, il en avait conscience. Que valait un diplôme face à de puissantes relations familiales ? Ce n’était donc pas un, mais deux diplômes de haut niveau qu’il avait obtenus. Et il avait la ferme intention d’en tirer le meilleur parti. Quelle place ces projets ambitieux laissaient‑ils à Sandra ? Profondément individualiste, il ne se souciait que de lui-même. Or, elle était le genre de femme douce et aimante qui attendait qu’on prenne soin d’elle. En proposant de garder le contact, n’espérait‑elle pas prolonger leur relation ? Une relation qu’il savait d’avance vouée à l’échec. — Alors que décides-tu? insista-t‑il, plus durement qu’il n’en avait eu l’intention. Elle tressaillit, et il lui fallut tout le sang-froid dont il était capable pour ne pas la serrer dans ses bras. Leur proximité, soudain, avait quelque chose de troublant. Il se releva, mû par un brusque besoin de prendre ses distances. — Tu n’as pas répondu à ma question, reprit‑il. Te contenterais-tu d’e-mails occasionnels ? Alors qu’il serait si simple de m’oublier, d’aller de l’avant… — Comment peux-tu être aussi insensible ? murmura Sandra entre ses dents. — C’est parce que je ne suis pas insensible que je veux t’épargner de faux espoirs, répondit Alban. Tu es jeune, tu as toute la vie devant toi. — Toi, non ? rétorqua-t‑elle, sarcastique. — En termes d’expérience, je suis à des années-lumière de toi. Mais ça ne fait pas de moi l’homme que tu recherches. Je ne te rendrai pas heureuse. — Mais oui, c’est ce que disent tous les lâches. — Dans mon cas, c’est la vérité. Tu as besoin de quelqu’un qui s’occupe de toi, et je ne suis pas cette personne. Ce n’est pas mon genre de jouer les pères et mari modèles. Les épaules de Sandra s’affaissèrent. Il lisait en elle comme en un livre ouvert : elle aurait voulu nier farouchement, mais elle reconnaissait qu’il avait raison. Elle rêvait d’une vie de conte de fées, et il le savait. — C’est vrai, c’est ce que je veux, admit‑elle froidement. Merci de me donner une chance de rencontrer un jour un homme que l’engagement ne terrorise pas. Quel gâchis ce serait de t’aimer, alors que ce n’est pas ton genre de vivre une belle histoire d’amour ! Elle avait les jambes flageolantes lorsqu’elle se leva pour regagner la maison. — Au fait, lança-t‑elle par-dessus son épaule, tu trouveras tes affaires devant la porte de la chambre. Je finirai la nuit seule. Tu voulais retrouver ta liberté ? Félicitations ! C’est chose faite. Elle éprouva une vive satisfaction en voyant Raoul serrer les poings. Pourtant, jamais chemin ne lui avait paru aussi long. Elle avait beau garder la tête haute, les souvenirs de leur histoire passionnée défilaient dans son esprit. Un v*****t frisson la parcourut tandis qu’elle montait quatre à quatre les marches de l’entrée. Dans la chambre, elle ramassa les habits éparpillés un peu partout. Saisissant une chemise, elle y enfouit son visage, respirant l’odeur musquée qui s’en dégageait. Puis elle jeta le tout hors de la pièce en même temps que les valises, avant de fermer la porte à clé. Alors, elle songea à sa vie sans Alban, et elle sentit le sol se dérober sous ses pieds.

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