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L'instant d'une vie

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Dans l’Europe de l’après-guerre, les amours impossibles d’une jeune française et d’un jeune allemand. Un grand roman d’émancipation féminine.

Née dans un petit village des Alpes au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Louise a dix-huit ans lorsqu’elle part s’installer à Lyon, où elle rencontre Henri, pianiste de jazz.

Après quelques mois, Henri et Louise se séparent. Henri, fils de résistants assassinés par les nazis, reproche à Louise sa naïveté et son manque d’engagement politique.

L’été suivant, Louise se rapproche de Johann, étudiant allemand qu’elle décide de suivre dans son pays. Peu à peu, alors que la vie défile, Louise est rattrapée par l’histoire, l’histoire avec sa grande hache.

Un très beau roman sur l’identité féminine et le sentiment d’appartenance, les blessures de l’enfance et le poids de la culpabilité.

Découvrez sans plus attendre un très beau roman sur l’identité féminine et le sentiment d’appartenance, les blessures de l’enfance et le poids de la culpabilité.

EXTRAIT

Bien sûr tu aimerais être un garçon, mais tu sens aussi monter en toi une forme de mépris pour le monde masculin. Les femmes sont souvent malheureuses parce que les hommes les trompent, les abandonnent, les battent ou les insultent. Elles sont obligées de leur mendier de l’argent parce que les pères sont pingres, autoritaires, et qu’ils ont une conception très spéciale de leur rôle de chef de famille. Tu es dégoûtée, par exemple, du machisme des alpinistes, de leurs grosses blagues de comptoir sur les femmes, de leur façon de se nourrir, avec beaucoup de viande en sauce. Ton père engloutit sa soupe à grand bruit, ta mère la déguste avec distinction. Les femmes sont rarement dans la surenchère. Ce qu’elles accomplissent leur semble une évidence. Les hommes vont dans les bars, ils se saoulent et ils pètent, en toute impunité.

Dès la petite enfance tu fais l’expérience d’une faille qui coupe l’humanité en deux : à droite les riches, à gauche les pauvres. C’est à tes parents que tu dois cet apprentissage des classes sociales. Ils emploient une bonne et l’exploitent comme le veut l’époque. La bonne vient d’un village de montagne. Elle vous emmène, vous les enfants, visiter sa maison natale, elle vous montre le ravin où les gens sautent quand ils ne peuvent plus supporter leur malheur.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Née à Chambéry en 1944, Sylvie Schenk a grandi à Gap dans les Hautes-Alpes et fait des études de lettres classiques à l’ENS de Lyon. Mariée à un Allemand, elle vit aujourd’hui à Stolberg, près d'Aix-la-Chapelle.

Elle est l’auteure de poèmes en français, et de plusieurs nouvelles et romans en allemand.

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Fille
FillePetite fille des années cinquante, tu es consciente de ton infériorité et tu préférerais être un garçon (ce qui t’empêchera toujours de te convertir à un féminisme pur et dur). Les hommes sont les vrais acteurs de l’humanité. Imaginerait-on De Gaulle en femme ? Et le Grand Pic de la Meije, 3 983 mètres, l’une des plus hautes montagnes de tes Alpes ? Évidemment, ce sont des hommes qui l’ont conquise, et des courageux, Emmanuel Boileau de Castelnau, Pierre Gaspard. Et puis les garçons sont adorés par leurs pères, ils peuvent gambader à moitié nus sous le soleil, ne portent pas de sacs à main, ces accessoires ridicules, ils ne se tartinent pas les lèvres, ne se poudrent pas non plus les joues, ils ne rentrent pas le ventre et ne portent pas de corset comme en portait ta mère, cet instrument de torture, avec des tiges qui laissaient sur son ventre des traces oblongues. Un masque pour le ventre, avec des agrafes métalliques accrochées pour pouvoir fixer les bas de nylon. Comment s’appelle ce masque ? demandes-tu à ta grande sœur. s*x-Appeal, répond-elle. Et les garçons ne tombent pas enceintes. Oui, tu es une gentille petite fille, aveugle. Bien plus tard, tu apprendras que ta mère n’a eu le droit de vote que dix ans plus tôt, à la fin de la deuxième Guerre mondiale. De toute façon, elle votera toute sa vie comme ton père. Elle le dit elle-même avec un sourire gêné : elle n’y connaît rien. Ta mère est une femme qui tricote. Elle s’assied avec ses aiguilles dans l’étroit oriel. De cette fenêtre qui déborde de l’immeuble, on a vue sur la place centrale de la ville. Si tu étais illustratrice, tu représenterais ta petite maman assise sur un tabouret en train de tricoter, les écharpes se dévideraient des aiguilles et draperaient bientôt toutes les mers et tous les continents. Chaque matin, ta petite maman frappe à la porte du cabinet pour demander à ton dentiste de père l’argent du jour pour faire les courses. Et chaque fois, il lui demande si elle a déjà dépensé les billets de la veille. Il arrive qu’elle achète à crédit. Un jour, tu trouves un billet dans la rue. Tu le glisses discrètement dans le porte-monnaie de ta mère.

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