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Le clan Meigui (Livre 2) - Dragon d’Azur

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« Attachez-la ! Ne la laissez pas s'échapper !!! » avait hurlé le chef de la Tribu des Suyek (ossement).

Une figure longiligne s'élança dans les airs. Cette créature fantomatique semblait faire voler ceux qui tentaient d'empêcher sa progression.

Aussi gracieuse qu'une étole de soie tombant nonchalamment sur le sol, aussi rapide qu'un faucon prenant son envol vers le ciel.

Le chef de la tribu dut se mettre lui-même au devant pour pouvoir la retenir.

Il se vit dans l'obligation de sortir son long fouet de cuir et saisit en un claquement la jambe de la créature.

Elle fit une pirouette et retomba tel un félin gracieux sur le sol.

Les hommes se précipitèrent de part et d'autre avec de lourdes chaînes. Certains portaient les marques des coups qu'elle leur avait porté.

Kosbassi se frotta le visage d'une main et dit : « Mettez lui une chaîne massive au cou, ferrez-lui les bras et les jambes et cadenassez-la à un mur ! »

Huit hommes furent nécessaires pour maintenir la créature et la maîtriser. L'un d'entre - eux gronda alors qu'il maintenait les bras de la prisonnière : « Aspen ! Cesse de résister et soumets-toi ! »

Elle envoya un coup de pied sec dans la mâchoire du colosse qui tomba à genoux passablement sonné par le choc qu'il venait de recevoir.

La lumière des torches révéla une jeune femme vêtue de noir.

Deux hommes lui ôtèrent la longue cape qu'elle avait mise pour échapper à son père.

La chevelure noire semblait voler aux quatre vents révélant des yeux d'un vert émeraude incroyable. Sa peau basanée par le soleil du désert semblait posséder des reflets dorés.

Elle observait les hommes qui tentaient de la retenir d'un air narquois.

« Une beauté pareille ! Tsk tsk... je demande à voir celui qui aura le courage de se tenir entre ses cuisses ! » avait dit l'un des hommes.

Personne ne riait. C'était la question que tous se posaient dans la tribu. Qui serait suffisamment capable et courageux pour soumettre cette panthère du désert.

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Épisode 1 : Prologue
Mot de l'auteur : Le livre 1 et le livre deux du Clan de Méigui peuvent être lus séparément ! Les deux histoires se complèteront au livre 3. L'héroïne du Dragon d'Azur est radicalement différente de celle de Tigre Blanc, j'espère qu'elle saura conquérir vos cœurs comme l'a fait Kē. Si les prénoms du livre 1 oscillaient entre origine japonaise et chinoise, ceux du livre 2 sont d'inspiration kazakhe, la langue majoritairement utilisée par les peuples mongoles. Dragon d'Azur sera beaucoup plus sombre que Tigre Blanc. Pour cause, l'amour ne sera pas chose acquise pour l'héroïne et si vous avez suivi l'histoire de Tigre Blanc, vous connaissez le caractère bien particulier des fils du Trône du Sì Shòu. Je n'en dis pas plus et vous laisse apprécier ces nouvelles aventures ! *** « Attachez-la ! Ne la laissez pas s'échapper !!! » avait hurlé le chef de la Tribu des Suyek (= ossement). Une figure longiligne s'élança dans les airs. Cette créature fantomatique semblait faire voler ceux qui tentaient d'empêcher sa progression. Aussi gracieuse qu'une étole de soie tombant nonchalamment sur le sol, aussi rapide qu'un faucon prenant son envol vers le ciel. Le chef de la tribu dut se mettre lui-même au devant pour pouvoir la retenir. Il se vit dans l'obligation de sortir son long fouet de cuir et saisit en un claquement la jambe de la créature. Elle fit une pirouette et retomba tel un félin gracieux sur le sol. Les hommes se précipitèrent de part et d'autre avec de lourdes chaînes. Certains portaient les marques des coups qu'elle leur avait portés. Un d'eux cracha au sol, du sang souilla la terre battue : « Chef Kosbassi... c'est une vraie bête, je crains que deux chaînes ne soient suffisantes pour la retenir. » Kosbassi se frotta le visage d'une main et dit : « Mettez lui une chaîne massive au cou, ferrez-lui les bras et les jambes et cadenassez-la à un mur ! » Huit hommes furent nécessaires pour maintenir la créature et la maîtriser. L'un d'entre eux gronda alors qu'il maintenait les bras de la prisonnière : « Aspen ! Cesse de résister et soumets-toi ! » Elle envoya un coup de pied sec dans la mâchoire du colosse qui tomba à genoux, passablement sonné par le choc qu'il venait de recevoir. La lumière des torches révéla une jeune femme vêtue de noir. Deux hommes lui ôtèrent la longue cape qu'elle avait mise pour échapper à son père. La chevelure noire semblait voler aux quatre vents, révélant des yeux d'un vert émeraude incroyable. Sa peau basanée par le soleil du désert paraissait posséder des reflets dorés. Elle observait les hommes qui tentaient de la retenir d'un air narquois. « Une beauté pareille ! Tsk tsk... je demande à voir celui qui aura le courage de se tenir entre ses cuisses ! » avait dit l'un des hommes. Personne ne riait. C'était la question que tous se posaient dans la tribu. Qui serait suffisamment capable et courageux pour soumettre cette panthère du désert. Kosbassi soupira longuement et s'approcha de sa fille. Elle regardait son père d'un air de défiance et paraissait moquer les efforts que lui et ses hommes avaient dû fournir pour la maîtriser. « Aspen... ma petite fille... tu sais bien que ce n'est pas avec joie que je t'offre au trône du Sì Shòu. Mais le vieux fou qui leur sert de Roi en a décidé autrement et refuse tout accord d'échange commercial si nos deux familles ne s'unissent pas... » Aspen ne bougea pas et regardait son père l'œil vide. Elle songeait tristement à sa condition de femme et à sa vie d'épouse dans ce royaume dans lequel tout lui était inconnu. « Aspen... dis quelque chose... » Kosbassi s'était approché davantage de sa fille. Il se retourna vers ses hommes : « Vous avez bien serré ses chaînes ? » « Oui, Kosbassi... personne n'a envie de se remettre en chasse après ce fauve... » avait grogné l'un des hommes. Une lumière plus forte apparut derrière eux, c'était la cinquième épouse de Kosbassi qui arrivait, éclairée par les flambeaux de ses dames de compagnies. La cinquantenaire en paraissait soixante-dix. Le soleil et les conditions extrêmes du désert avaient eu des effets ravageurs sur sa peau. Elle avait été la fille d'un chef de clan vivant à la frontière du Shijî et les terres des tribus. Elle avait été offerte contre 20 chameaux, une somme colossale, mais à la hauteur de la beauté qu'elle avait jadis possédée. Elle avait dix ans de plus que son mari. Le père de Kosbassi l'avait achetée pour l'offrir à son fils et pour qu'elle puisse enseigner la langue du Shijî aux enfants de la tribu. « Ne t'approche pas plus, Cinquième ! » avait grondé Kosbassi. Elle n'avait pas écouté les conseils de son époux et avait attrapé les cheveux de « sa fille » d'une poigne ferme : « Tsk tsk tsk... regarde-toi Panthère du désert... » Elle n'avait jamais supporté « sa fille ». La panthère du désert, comme aimaient à l'appeler les peuples des tribus, avait grandi libre et sans maître. Kosbassi avait toujours fait preuve de tolérance à l'égard de cette fille qu'il chérissait. Elle était l'égal des hommes au sein de la tribu des Suyek et le chef en avait fait une combattante redoutable. Quand Aspen atteignit sa majorité à 16 ans, les regards que les hommes portaient sur elle avaient radicalement changés. Le petit garçon manqué malingre s'était transformé en une femme aux courbes généreuses et aux jambes interminables. Plusieurs fils de chef de tribu étaient venus avec des chameaux et des moutons pour demander sa main. Cependant, Kosbassi n'avait accordé sa fille à aucun d'entre eux. La haine de la Cinquième grandit davantage lorsque qu'elle surprit une conversation dans laquelle Kosbassi avait confié à la Première son souhait de marier Aspen à un fils de trône. Autrement, il l'aurait épousé lui-même puisqu'aucun homme n'aurait pu la maîtriser ni s'en montrer digne. Elle avait révélé un sourire édenté en voyant sa fille enchaînée comme un animal : « Aspen, qui se croyait libre… Aspen qui se raillait des femmes de sa tribu... toi aussi tu vas servir de monnaie d'échange hahahahaha ! Tu deviendras comme nous, une pauvre créature tout juste bonne à porter des enfants... à condition que ton époux supporte de partager sa couche avec une sauvage ! » « Cinquième... » Kosbassi avait grogné le titre de son épouse. Elle n'eut pas le temps de mettre fin à son rire qu'Aspen lui avait craché à la figure. Sa cinquième mère la gifla et se mit à secouer furieusement sa tête. Kosbassi dut s'approcher pour retenir sa femme : « Cinquième... écarte-toi ! » À peine eut-il prononcé ses paroles que le cri strident de sa cinquième épouse déchira la nuit. Tous se figèrent devant la scène morbide. Aspen venait d'arracher la moitié du poignet de « sa mère » et mâchait maintenant le lambeau de chair. La cinquième s'évanouit sous le coup de la douleur. « Aspen ! » avait hurlé Kosbassi. Sa fille cracha au sol la bouillie de viande humaine. Elle dit calmement : « Donne-moi à qui tu veux ! Comme si j'avais le choix ! Mais dis-toi bien une chose, Père des Suyek, vous ne me livrerez pas sans en subir les conséquences. » Tous les hommes tremblèrent. Il faudrait trois mois pour la mener aux portes du trône du Sì Shòu et ils savaient que ce temps était amplement suffisant pour qu'elle parvienne à les tuer un à un. Kosbassi eut un léger mouvement de recul : « Je suis ton père, que tu le veuilles ou non et tu me dois une obéissance totale ! Tu feras comme je te dis... même si je dois recourir à des moyens discutables pour y arriver. » Il avait montré du doigt l'ensemble des chaînes qui maintenaient sa fille. La chamane de la tribu venait d'arriver : « Père des Suyek, Kosbassi, voici ce que tu m'as demandée... » la vieille sorcière tendit un mélange d'herbes au chef. Kosbassi regarda les feuilles avant de demander à la chamane : « Cela ne lui fera pas de mal ? » La vieille femme rit avec malice : « Tout dépend du dosage Père des Suyek... trois respirations suffisent à lui ôter ses forces pour une journée. Six respirations endormiront ses sens. Neuf respirations la plongeront dans un profond sommeil de trois nuits... dépasser la dose serait la tuer... » Kosbassi regardait le mélange avec d'anxiété : « Chamane, tu as conscience que notre tribu est vouée à sa perte si Aspen meurt ? » La chamane regarda son chef avec mépris : « Nous sommes tous morts si les herbes ne fonctionnent pas et qu'elle revient prendre nos vies. » Il acquiesça d'un mouvement de tête et alluma le mélange. Aspen tenta de ne pas respirer l'odeur, mais son père avait saisi sa nuque et la força à respirer les fumigations à l'aide d'un entonnoir. Kosbassi la fit respirer six fois, plongeant sa fille dans un état demi-conscient. La vie semblait avoir quitté le regard d'Aspen et de la bave coulait à présent de la commissure de ses lèvres de façon incontrôlée. Il avait changé la panthère du désert en une vulgaire marionnette. Le chef des Suyek se leva et dit d'une voix ferme : « En route ! Nous avons un échange à honorer ! » *** J'espère que ce chapitre vous a plu ! Pensez à l’ajouter dans vos favoris ! Commentez ici pour me dire ce que vous en avez pensé.

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