Chapitre 01
~JASON CLARK~
Mon regard se perd dans l'abîme du vide, mes doigts tapotent frénétiquement la surface lisse du bureau, produisant un son régulier et hypnotique. Mes jambes se croisent dans un mouvement de nervosité incontrôlée, révélant mon anxiété grandissante. Chaque battement de mon cœur résonne dans ma poitrine alors que ma respiration se fait saccadée, comme si l'air refusait d'entrer dans mes poumons. Je lutte en silence, cherchant désespérément à retrouver le contrôle de mon souffle, mais chaque inspiration semble plus difficile que la précédente. Les pensées tourbillonnent dans mon esprit, formant un tourbillon de doutes et de peurs qui menacent de m'engloutir. Je me sens comme un naufragé en pleine mer, luttant contre les vagues de l'incertitude qui menacent de me submerger à tout moment :
- Monsieur Clark , vous m’entendez?
Ma respiration se calme soudainement, comme si le temps lui-même ralentissait son cours, et mes yeux se posent sur le notaire d'une cinquantaine d'années, dont le visage porte les marques du temps qui passe, témoignant de son expérience et de sa sagesse accumulées au fil des ans. Avec une assurance tranquille, il pousse les documents devant moi et articule sereinement :
- Votre défunt père vous a légué toute son entreprise, vous devez signer ses papiers pour accepter la succession.
Cependant, une tension palpable envahit la pièce alors que la nouvelle de ce legs inattendu provoque un véritable séisme familial. Je sent la colère monter en mon demi-frère , l'injustice l’étreint , visiblement bouleversé, il tente de contester cet héritage qui lui échappe. "Ce n’est pas possible!!" hurle-t-il , la voix empreinte de frustration et de désarroi. "Il ne peut pas recevoir l’entreprise de notre père alors que c’est moi l’aîné! Il doit y avoir sûrement une erreur," lance-t-il , ses mots résonnant dans la pièce comme un coup de tonnerre.
Mon regard croise celui de mon demi-frère, qui, dans un geste de désespoir mêlé de rage, se lève brusquement de sa chaise et plaque violemment ses mains contre le bureau du notaire. "Vérifiez bien!" ordonne-t-il d'une voix empreinte de détermination, ses yeux lançant des éclairs. La tension est à son comble, les émotions débordent et la situation menace de dégénérer à tout moment.
Je décroise mes jambes avec aise, laissant mes membres retrouver leur liberté, et incline la tête en arrière avec une élégance nonchalante. Mon regard serein, empreint d’indifférence , croise le sien empli de rage et de frustration. D'une voix calme mais ferme, j'émet cette phrase empreinte de détachement et d'autorité :
- Cesse d'importuner ce pauvre homme, Cameron. Notre père a exprimé ses dernières volontés, et il convient de les respecter.
Face à ma déclaration, il serre les poings avec une intensité palpable, son regard brûlant de colère se posant tour à tour sur moi et sur sa mère. Celle-ci, d'un simple regard maternel empreint de prévenance, lui rappelle silencieusement de ne pas commettre d'acte irréfléchi qu'il pourrait regretter amèrement par la suite.
- Alors c’est ça? Tout pour lui et rien pour moi ?! Crache-t-il en dansant nerveusement d’un pied à l’autre, le visage marqué par la colère et la frustration. Ses poings serrés témoignent de sa rage contenue, prêt à exploser à tout moment.
- Votre père vous a légué une maison à vous et à votre mère à Scottsdale, annonce le notaire d'un ton neutre, mais la nouvelle semble agir comme une étincelle sur une poudrière.
Un rire nerveux lui échappe alors qu’il secoue négligemment la tête, ses yeux lançant des éclairs de ressentiment. Il crache sèchement, sa voix empreinte de mépris :
- Ce n’était qu’un bâtard ! Sa voix résonne dans la pièce, emplie de dégoût et de trahison.
Sur ses dernières paroles haineuses, il est sorti en trombe du bureau, laissant derrière lui un silence pesant et une atmosphère chargée d'émotions négatives. Le bruit sec de la porte claquée résonne comme un écho de sa colère, laissant planer un sentiment de rupture irréversible.